Nissan, un des premiers acteurs de la mobilité zéro émission avec la Leaf et l'e-NV200 Evalia, a présenté aujourd'hui la future Ariya, SUV qui inaugure la plateforme 100% électrique « CMF-EV » de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Les premières livraisons sont prévues à l'automne 2021 (
https://www.nissan.fr/reserve2.html). Cette nouvelle plateforme sera utilisée pour les futurs véhicules électriques de l'alliance (dont un SUV chez Renault peu après) et devrait donc bénéficier du retour d'expérience des plateformes de 1ère génération de la Nissan Leaf et de la Renault Zoé et profiter des avancées technologiques depuis 10 ans.
L'ACOZE France a été représenté dans une table ronde virtuelle ce matin par Christopher BROWN, avec François CRISIAS, Thomas CHRETIEN, et Grégory NEVE de Nissan. Sébastien GALLOU (Leaf France Café) et Nicolas MAZIERE (FFauve) ont également participé.
Certains choix technologiques tiennent compte des évolutions attendues par les utilisateurs. La gamme Ariya proposera des batteries avec une capacité utile de 63kWh ou de 87kWh et avec des autonomies allant de 360km à 500km (sous réserve d'homologation WLTP). Pour l'utilisateur, c'est appréciable mais un peu décevant comparé à des modèles concurrents avec une capacité équivalente (Kia, Hyundai, Tesla...). Par rapport à la Leaf, les batteries seront enfin refroidies par liquide pour tirer un trait sur « rapidgate » (baisse de performance après plusieurs charges rapides successives et des vitesses élevées).
La puissance de charge augmente elle aussi à 130kW en DC, ce qui permet de récupérer 300km en 30 minutes. D'après Nissan, l'Ariya maintient une puissance de charge élevée assez longtemps (la courbe de charge ne chute pas rapidement). En ce qui concerne les connecteurs, les attentes des utilisateurs semblent avoir été entendus : l'Ariya utilisera le Combo CCS en Europe, et non pas le CHAdeMO. Quant à la recharge normale (AC, courant alternatif), elle sera de 7,4kW sur les modèles 63kWh et de 22kWh triphasé pour les modèles 87kWh : un vrai atout en France avec son maillage en bornes 18-22kWh. La possibilité de charger à 22kW a fait une des forces de la Zoé, nous espérons que d'autres véhicules vont suivre l'exemple.
Quant au connecteur CHAdeMO, il n'y aura pas d'adaptateur pour la Leaf. Ainsi, la version actuelle de la Leaf continuera à être proposé avec son connecteur CHAdeMO : Nissan nous assure que, hors Ionity, les autres acteurs de la recharge rapide prévoient bien le déploiement en tri-standard (donc avec à la fois CHAdeMO et CCS), pour bénéficier des 170000 Leaf déjà en circulation en Europe et soutenir le marché de l'occasion. Les associations d'utilisateurs ont souligné un intérêt de voir arriver certaines des évolutions de l'Ariya sur la Leaf. Si elle n'évolue pas à court terme, une baisse de prix serait cohérente, et rendrait la mobilité électrique plus accessible au grand public. Affaire à suivre...
En option, la double motorisation « e-4orce » offre non seulement une meilleure tenue de route mais permet de récupérer l'énergie de freinage sur les 4 roues. Elle ajoute également un « mode neige », très utile sur un véhicule électrique en raison de l'accélération instantanée. Le mode « e-Pedal » de la Leaf, ainsi qu'une version améliorée du dispositif « ProPilot » sont présents. Un mode « HandsFree » (conduite sans les mains) sera proposé sur certains marchés.
Détail anecdotique pour certains, primordial pour d'autres, elle pourra donc tracter jusqu'à 1500kg. Et il ne sera pas obligatoire de prévoir l'attelage en usine, il pourrait être ajouté en concession après l'achat.
Les évolutions de la plateforme bénéficie surtout à l'habitacle : le tunnel disparaît, le capot est plus compact, et le tableau de bord est simplifié. Quelques boutons et une large écran (avec les affichages principaux dans le champ de vision). Les finitions haut de gamme offriront également un affichage tête haute. Comme Tesla et VW, elle disposera d'une connexion 4G pour les mises à jour à distance pour tous les aspects du véhicule. Accessoirement, cela devrait améliorer la réactivité de l'applicaiton smartphone associée, une faiblesse avec les Leaf de 1ère génération.
Notre avis : Nissan et Renault se positionnent ici avec une offre haute de gamme. Nous sommes un peu déçus de l'autonomie par rapport à la capacité : cette plateforme donnerait certainement de meilleurs résultats dans un gabarit plus compact. Elle montre néanmoins une tendance appréciée vers des solutions de recharge plus en adéquation avec les attentes des utilisateurs et des améliorations de conception qui pourront changer notre rapport à la mobilité (conduite sémi-autonome, habitabilité de l'habitacle, polyvalence équivalente à un véhicule thermique). Nous avons hâte de voir ces évolutions sur des modèles plus accessibles.